Eglise disséminée sur la commune d’Orvault
Dimanche 22 mars 2020
A partir des textes de ce jour, vous trouverez un commentaire susceptible d’alimenter votre réflexion, seul ou avec vos proches… Il n’a pas la forme de l’homélie que j’aurais pu faire dans l’église puisque j’étais en principe « de service » à la paroisse pour ce week-end. Cette méditation s’inspire des échanges que nous avons eus en équipe de préparation liturgique le 28 février dernier ! Elle essaie d’y intégrer l’actualité récente.
1 Samuel 16, 1b.6-7.10-13a
Psaume 22 (23)
Paul aux Ephésiens 5, 8-14
Evangile selon Saint Jean 9, 1-41
Le regard de Dieu n’est pas celui des hommes… Lui, il voit comme en plein jour !
Alors que nous, nous sommes dans l’obscurité la plus totale !
Aujourd’hui, un virus quasi-invisible créée un mouvement de panique dans le monde entier.
Nous ne savons pas de quoi demain sera fait…
Alors, oui… ils sont bienvenus les textes de la liturgie de ce 4ème dimanche de Carême qui nous invitent à sortir des ténèbres, à entrer joyeusement dans la lumière et à poser le regard de Dieu sur les personnes et les événements. Sans doute y a-t-il là un message qui nous est destiné ?
La célébration commence ainsi : Réjouissez-vous… Exultez… Soyez pleins d’allégresse…
Comment vivre la joie alors que nous sommes dans l’inquiétude de l’obscurité ?
Puis, dans une démarche pénitentielle, nous demandons à Dieu d’ouvrir nos yeux, notre cœur et notre intelligence pour les tourner vers sa lumière, sa parole et sa vérité.
Savons-nous reconnaître que nous sommes souvent préoccupés de notre sort plus que de celui de nos frères et sœurs démunis ? Implorons sa miséricorde.
Première lecture. Le prophète Samuel a reçu une mission : il doit identifier celui que le Seigneur s’est choisi pour en faire le roi de son peuple. Dans cette recherche, les acteurs sont nombreux : le Seigneur, Samuel, Jessé, le serviteur envoyé, les sept fils de Jessé, puis le plus jeune, le Seigneur à nouveau, celui qui reçoit l’onction, et enfin l’Esprit du Seigneur qui s’empare du nouveau roi… en révélant son nom : David !
Aujourd’hui, comme baptisé(e), où est notre place dans la mission de l’Eglise ? Au sein de la communauté paroissiale ? Aux périphéries de l’Eglise ? Dans la société ? Quelle est-elle ? de qui la tenons-nous ?
Dieu ne regarde pas comme les hommes. Il ne se fie pas aux apparences. Il regarde le cœur.
Croyons-nous vraiment que Dieu nous regarde au fond du cœur ?
Notre regard sur les autres s’inspire-t-il du regard de Dieu ?
Nous ne nous mettrons pas à table tant que…
Dieu est patient… avec nous, avec tous…
Samuel lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David.
Le Seigneur a recours au prophète pour le geste, mais c’est son Esprit qui agit.
Psaume :
Dans un monologue, le psalmiste parle du Seigneur et reconnaît ses bienfaits :
« Il me fait reposer… Il me fait revivre… Il me conduit… Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal… »
Dans le contexte actuel, pouvons-nous répéter ces paroles en toute confiance ?
Maintenant, le psalmiste parle au Seigneur en direct : « Tu es avec moi… Ton bâton me guide et me rassure… Tu prépares la table… Tu répands le parfum… »
Parlons-nous de Dieu ? Ou parlons-nous à Dieu ?
Deuxième lecture.
La foi au Christ change tout : « Autrefois vous étiez… maintenant vous êtes… »
Quels changements de conduite notre foi au Christ a-t-elle entraînés ?
« La lumière a pour fruits tout ce qui est bonté, justice et vérité. »
Bonté du cœur… Justesse du regard… Vérité de la parole…
Quels fruits de la lumière avons-nous reçus ? Quels fruits avons-nous donnés ?
Evangile
Ce passage de l’évangile de Jean décrit le parcours humain et spirituel d’un ancien aveugle guéri par Jésus. Cette personne découvre progressivement l’identité de Jésus.
- Ceux qui l’avaient vu mendier lui posent des questions. L’ancien aveugle raconte son histoire. Il conclut en disant, c’est « l’homme qu’on appelle Jésus» qui m’a guéri.
C’est la première étape de son parcours : Il a rencontré un homme… un homme qui l’a vu, un homme qui l’a compris, un homme qui l’a guéri…
- Les pharisiens ont été alertés. Ils convoquent le miraculé et ils l’interrogent. Cette fois, la réponse est catégorique : « C’est un prophète !»
C’est la deuxième étape : Jésus n’est pas seulement un homme. Il est aussi un prophète, un porte-parole.
- Après l’interrogatoire des parents qui refusent de se prononcer, les pharisiens reviennent à la charge près de l’homme. Ils le harcèlent. Cette fois-ci, l’homme répond : « S’il n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire».
C’est la troisième étape. Pour lui, c’est clair : Jésus vient de Dieu…
- Jésus recherche l’homme et le retrouve. C’est la première fois que l’ancien aveugle voit celui qui lui a rendu la vue. Jésus lui révèle son identité de « Fils de l’Homme», Et l’homme dit : « Je crois Seigneur ! ». Il joint le geste à la parole en se prosternant devant lui.
C’est l’étape finale de la rencontre : Un acte de foi. Jésus est reconnu comme le Messie annoncé et attendu…
Comme cet aveugle est anonyme, nous pouvons imaginer qu’il s’agit de nous…
A quelle étape en sommes-nous sur le chemin de notre rencontre avec Jésus ?
Ressemblons-nous aux voisins ? aux pharisiens ? aux parents ? à l’aveugle ?
Acceptons-nous de faire confiance à Jésus, « le Fils de l’Homme » ?
Sommes-nous disposés à sortir de l’obscurité pour entrer en pleine lumière ?
Allons-nous passer de la rencontre de Jésus à une vraie relation avec Lui ?
Que répondons-nous à Jésus qui nous demande aujourd’hui : « Crois-tu au Fils de l’Homme ? »
Entre la suppression de nos déplacements, la reconversion forcée de nos activités, la limitation drastique de nos rencontres socio-professionnelles et l’individualisation inévitable du Carême 2020, nous sommes sans doute dans des circonstances idéales pour revenir à l’essentiel de notre vie et marcher sur les pas du Christ jusqu’à Pâques.
Le 18 mars 2020
Hubert Ploquin, diacre