Homélie du dimanche 21/08/2022

Bien chers frères et sœurs, que la joie du Seigneur habite vos cœurs et soit votre rampart.

“Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés” ? Etrange question. Les textes bibliques donnent des réponses variées sur cette question. Dieu ne veut perdre aucun de ses enfants. C’est le fil conducteur de la pensée biblique. Jésus ne répond pas sur le nombre des sauvés, il se limite à dire : “Efforcez vous d’entrer par la porte étroite”. Il ajoute : “Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas”! Et conclut par cette affirmation qui peut nous étonner : “des derniers seront premiers, et des premiers seront derniers”.

Jésus a dû être surpris de l’audace de la mère des fils de Zébédée, qui réclamait les premières places dans le Royaume pour ses deux fils, Jacques et Jean. Il n’y a pas de place réservée. Une seule chose compte, c’est notre confiance en la miséricorde et en la volonté de salut de Dieu pour tous. Dieu a toujours montré son immense désir que tous soient sauvés, et vivent de son salut, de sa vie, de sa joie et de sa paix. La joie du festin, c’est que personne ne soit exclue du bonheur de vivre de la plénitude de Dieu.

Une question se pose à nous : Voulons-nous vivre de cette immense Amour de Dieu ? La grande tentation est de penser que Dieu est tellement bon, tellement miséricordieux que nous pourrions vivre en sa présence, maintenant et pour l’éternité, à peu de frais, avec quelques prières, quelques petits efforts, quelques beaux gestes et quelques bonnes paroles! “Dieu qui nous a créés sans nous ne nous sauve pas sans nous” dira saint Augustin. Dieu demande notre liberté, notre collaboration en vue du bonheur. Car le bonheur est dans le don, le don de soi.

Si les appels de Jésus sont clairs, ils ne sont pas simples ! “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite” Il va jusqu’à nous demander: “soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait”.  Et “Aimez les ennemis”. Une porte étroite à franchir. Une exigence à accueillir pour nous permettre d’avancer, de nous purifier, de nous hisser progressivement à ce bonheur de Dieu.

Oui, consentir à un pardon difficile à celui qui m’a fait souffrir; choisir de vivre selon l’Evangile alors que cela va à contre-courant de ceux qui nous entourent ; garder l’espérance en Dieu, au cœur des épreuves,… Tout cela nous purifie, nous transforme et nous habitue progressivement à la vie de Dleu. Ainsi, nous devenons capables d’accéder au bonheur que Dieu veut pour nous. Nous entrons dans cette vie de Dieu, cette volonté de Dieu, immensité d’amour.

En conclusion, nous pouvons nous demander si cette foule innombrable venant du levant au couchant, toutes ces nations, tous ces gens-là du livre d’Isaïe, ont -ils eu la chance de connaître le chemin de vie ? Et nous, que faisons -nous pour les aider à découvrir le festin du Royaume aujourd’hui ? Ni s’imposer à eux, ni les dominer, encore moins les mépriser, mais écouter, entendre, accueillir les appels de Dieu et ces frères en quête de salut, voilà une porte étroite. Combattre ensemble le mal et faire route ensemble pour “redonner de la vigueur aux mains défaillantes et aux genoux qui fléchissent”! c’est contribuer au salut du plus grand nombre.

Si nous avançons peu à peu vers cette porte étroite avec le bon espoir de la franchir, c’est grâce, à la miséricorde de Dieu, à la prière et aux soutiens des autres et non pas à cause de nos mérites. Tel est le mystère de la communion fraternelle. Solidaires en humanité, nous sommes solidaires dans notre montée vers le Père qui veut nous voir tous  réunis auprès de lui, un jour.

Père Jean-Marie Ouedraogo

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