Homélie – Dimanche des Missions

Bien chers frères et sœurs,

« Vous serez mes témoins », c’est le thème de la journée mondiale des missions que nous vivons. Ni l’âge, ni les limites de santé n’ont empêché le pape François d’aller au Canada pour parler du Christ. Nous connaissons des couples catholiques partis en mission avec FIDESCO dans des pays d’Afrique en proie à la guerre. Au siècle dernier, à l’appel du Pape Pie XII, des prêtres de France sont allés en Afrique et en Amérique latine par milliers pour la mission. Aujourd’hui, le diocèse de Nantes accueille des prêtres du Congo, du Bénin, du Burkina, de Madagascar comme missionnaires. Dans nos communautés, nous voyons des enfants, des petits enfants, des neveux, des nièces, s’éloigner de l’Eglise et même de la foi, nous laissant sans mot. En ce dimanche de la Mission, nous percevons bien l’urgence d’annoncer la Parole de Dieu et d’en témoigner, mais nous nous sentons dépassés, paralysés. Sans faire fi des textes sacrés de ce dimanche, je vous fais une relecture du message du pape François pour la journée mondiale des missions.

Le pape, dans son message, rappelle à tous les baptisés qu’ils sont missionnaires. A la suite du Christ, premier envoyé du père, nous sommes tous et toutes, envoyés pour être témoins de l’amour de Dieu pour le monde. L’Evangile propose un chemin de sainteté à tout homme. Mais comment écouter et vivre de l’Evangile si personne ne l’annonce ? L’Eglise est missionnaire de par sa nature. Dans la mission de l’Eglise, le message à donner est une personne, Jésus-Christ. Son désir est de nous rassembler, de nous réconcilier, de susciter un peuple et finalement de nous sauver ensemble. C’est là, l’intérêt de la sauvegarde des formes communautaires de vie de foi : les groupes de prière, de réflexion, de partage, les mouvements divers…

Le pape insiste sur le caractère universel de la mission : « Allez de toutes les nations faites des disciples ». Les actes des apôtres donnent une belle image de l’Eglise. Une Eglise en « sortie ». Avec la crise migratoire, la mission est partout présente. Au loin comme tout près de nous, il y a toujours des frères et des sœurs qui attendent la Bonne Nouvelle. Je pense à la joie d’un de nos diacres qui, après avoir soutenu une famille de migrants dans son insertion, entend une demande de baptêmes. La mission de l’Eglise sera toujours à l’intérieur et à l’extérieur de nos communautés. Comme le souligne le pape François, « aucune réalité humaine ne devrait être étrangère à l’attention des disciples du Christ dans leur mission. » Tous missionnaires, présentons nos pauvretés à Dieu et accueillions son salut avec gratitude. Le témoignage de Paul dans sa lettre à Timothé est assez éloquent dans ce lâcher prise.

L’Esprit Saint est le protagoniste de la mission. Pour y coopérer, la prière est un premier pas. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sans avoir bougé de son lit de malade est patronne des missions par sa prière. Nos Bienheureux Célestin et Michel sont allés au loin, en Algérie et ont donné leur vie dans la mission à travers le martyre. Il nous revient de trouver des voies nouvelles pour l’annonce de la bonne nouvelle. Pour être de vrais missionnaires, des saints, voire des martyres, la parabole du publicain et du pharisien nous apprend la grandeur de l’humilité devant Dieu.

La mission demande une certaine coordination. Les œuvres pontificales missionnaires s’y emploient. La figure de Pauline Jaricot, une française qui fonda l’œuvre de la propagation de la foi, il y a deux cents ans, nous interpelle sur notre participation à la mission. Elle a mis en place un réseau de collectes de biens en faveur de la mission lointaine. Notre quête de ce jour entre dans ce cadre.

Frères et sœurs, la mission reste difficile. Cela est sans aucun doute. Mais la difficulté n’est peut-être pas celle que l’on imagine : Moyens, temps, formation, vocation, logistique ou que sais-je ? Lisons tous les jours quelques lignes de l’Evangile, prenons le temps de les laisser s’inscrire dans la mémoire de notre cœur : il en paraîtra nécessairement quelque chose, quelque chose de neuf, une bienveillance, un respect, une joie avec le désir de les communiquer… Et nous aurons commencé d’être missionnaire.

Père Jean-Marie Ouedraogo

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