Homélie du dimanche de la santé à Orvault

Bien chère frères et sœurs, rassemblés en ce dimanche de la santé, que la paix, et la grâce du Dieu d’Amour habitent vos cœurs.

Ce dimanche de la santé, nous rappelle que la fragilité, la vieillesse, la maladie, font partie de nos existences humaines et que l’on ne peut pas les vivres seuls. Ces fragilités ont toujours été la richesse de l’Eglise. L’Eglise a toujours gardé une place de choix pour les malades, les personnes fragiles, les soignants, les aidants et les accompagnants Ce dimanche vient nous rappeler cette réalité. A ce sujet, je vous laisse entendre un témoignage d’accompagnement par un aidant.

AIDANT ! Être AIDANT, c’est se consacrer 24h sur 24 à une personne en difficulté. Cela peut être un Parent, un conjoint, un enfant. C’est facile et dur en même temps. Lorsque la personne à aider sort de l’Hôpital après un AVC ou une lourde opération, spontanément on veut la garder près de soi, on décide facilement de s’en occuper. Selon les cas, la personne à aider peut avoir perdu la parole, perdu l’usage d’un ou deux membres, perdu la mémoire où autre chose. Tous les cas existent, et c’est à
l’aidant de s’adapter et cela n’est pas facile.

C’est dur, mais aussi gratifiant, avoir pu accompagner un Papa où une Maman jusqu’au bout avoir pu vivre près de son compagnon (sa compagne) en se rappelant les bons souvenirs. Faire grandir un enfant malgré le handicap… Je crois que le moteur de l’aidant c’est l’Amour, l’amour pour l’aider, l’amour qui aide à passer les moments difficiles, il y a aussi des moments de découragement, se dire que l’on ne pourra pas tenir, aussi je pense que l’aidant ne doit pas s’enfermer dans le service qu’il rend, il doit penser à lui, ne pas s’isoler de la vie sociale, garder contact avec ses amis, s’accorder quelques heures à lui par semaine. Cela est possible, essayer de vivre comme. Tout le monde, même si nous savons que cela ne sera plus comme avant.

Puisque c’est mon témoignage que l’on m’a demandé, je vais vous dire comment cela se passe chez nous :
Henri est handicapé depuis 5ans : AVC en 2017 qui l’a paralysé du coté gauche Anévrisme en 2019 qui l’a privé de ses 2 jambes.
Tous les matins entre 10h et 10h30 passage du service infirmier pour la toilette et le levé d’Henri, le soir même service pour le coucher vers 19h. Je suis donc toujours présente à ces heures là. Je l’aide pour les repas (il n’a qu’une main valide) Ses passe-temps sont la lecture et la télé;

Moi je m’accorde 1h de marche avec une amie par semaine et 2 h de piscine. Ayant des douleurs aux épaules cela fait 3 ans que je fais livrer le gros de mes courses à domicile, les courses de frais je les fais près de chez moi. Nous avons de la chance d’avoir gardé de nombreux amis qui viennent régulièrement nous rendre visite. Nous échangeons beaucoup sur nos souvenirs de vacances avec nos petits enfants, Nous voyons régulièrement nos enfants. Bien sûr nous ne pouvons plus nous déplacer comme avant, nous avons accepté la situation et sommes heureux de vivre encore ensemble et ceci tant que cela sera possible.

Merci pour ce témoignage qui nous donne un écho du prendre soin. Jésus par le « Moi je vous dis », s’engage dans nos vies non pour supprimer la souffrance, mais pour l’habiter et porter avec nous nos croix quotidiennes souvent trop lourdes. La loi nouvelle qu’apporte Jésus nous ouvre à une vie d’Amour. Les membres de la pastorale Santé proches du monde de la souffrance savent que l’Amour est chemin de vie. Accueillons dans le sermon sur la montagne, l’énergie nécessaire qui nous ouvre au souffle de l’Esprit.

Que cette journée de la santé nous rende plus attentifs aux personnes atteintes par diverses formes de fragilités et à ceux qui, au quotidien, se dévouent à leur service. Amen.

Père Jean-Marie Ouedraogo

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