Homélie du premier dimanche de Carême

Bien chers frères et sœurs,

Mercredi dernier, nous nous sommes mis en route vers Pâques, avec l’entrée en carême. Nous faisons une première halte avec Jésus à l’épreuve de son humanité sur la montagne. A partir de nos fragilités, que le livre de la Genèse et la lettre de saint Paul ont relatés, je vous invite à scruter la posture de Jésus devant le tentateur. Méditons les trois tentations de Jésus pour découvrir leur actualité dans nos vies.

La première tentation de Jésus.

La première tentation est celle de la consommation : « Si tu veux, tu peux changer ces pierres en pain » ! Déjà dans le livre de la Genèse, Satan avait utilisé le mensonge, son arme fatale, pour détourner l’homme de Dieu. « Vous ne mangerez d’aucun fruit du jardin ? » Face à la misère dans le monde, une telle proposition nous laisserait elle insensible ? Jésus a-t-il peut être hésité devant ce langage, après 40 jours de faim et de soif. Sa réponse est claire : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme a besoin pour vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

Jésus n’ignore pas la faim des hommes. La preuve le « Notre Père supplie : « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Nous ne pouvons pas rester inertes face aux affamés de pain. Mais ce que Jésus nous demande c’est de nous méfier de la frénésie d’avoir, de posséder, d’accumuler des biens car se serait nous tromper de bonheur. Le vrai bonheur se trouve dans notre communion avec Dieu.

La deuxième tentation

La deuxième tentation est celle du pouvoir. « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas. Il ne t’arrivera aucun mal. Et tu seras reconnu. Ton succès assuré ». La tentation d’utiliser la puissance de son Père pour son compte personnel. « Non tu ne mettras pas le Seigneur à l’épreuve ». La force de Jésus c’est de se mettre tout entier à l’unique disposition de son Père pour le service de ses frères.

Qui échappe totalement à la tentation d’utiliser Dieu, de vouloir le mettre de son côté, de lui faire appel pour des avantages ou des intérêts personnels ? Combien de personnes, de groupes, de gouvernements ont essayé dans le passé ou encore aujourd’hui d’utiliser Dieu pour se servir de Lui, pour appuyer leurs projets. La prière de Jésus n’est pas à dire à l’envers : Elle ne nous fait pas dire : Notre Père que ma volonté soit faite, mais que ta volonté soit faite !

La troisième tentation

La troisième tentation est celle de l’idolâtrie. Il s’agit de la séduction comme l’ai fait le serpent face à Eve : « vous serez comme des dieux. » Jésus est face à une aubaine « Ce vaste monde, si tu m’adores je te le donne » ! Adorer le tentateur ? « Arrière de moi, Satan, tu n’adoreras que Dieu seul ». Nous nous sentons peut-être moins concernés par l’idolâtrie. N’avons-nous pas nos propres idoles : ordinateur, smartphone, voiture, salon, compte en banque, idées, projets et même enfants ? Et que sais-je encore ? Toutes ces petites parts de nous-même qui s’agenouillent devant des dieux à notre mesure, des dieux de remplacement qui nous empêchent de nous courber librement et dignement devant le seul Dieu véritable, le Dieu unique. Le Dieu trois fois saint qui seul mérite notre adoration

Conclusion

Frères et sœurs, l’Esprit Saint nous conduit nous aussi, au désert. « Quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle. Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est là présent dans le secret ». Devant les tentations de la consommation, du pouvoir et de l’idolâtrie, et face à nos fragilités, faisons recourt à la Parole de Dieu à la suite de Jésus, pour résister à Satan. Nul besoin d’échanger avec le diable, le chef du mensonge, mettons notre confiance en Dieu. Continuions notre marche joyeuse vers Pâques, par la prière, le jeûne, le partage, le respect de l’autre et l’Amour de tout homme.

Père Jean-Marie Ouedraogo

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