Nous nous souvenons qu’une nuit dans le froid, un petit enfant fut emmailloté etdéposé dans une grotte : c’était noël. Ce soir ce même corps devenu adulte enveloppé d’unlinceul est déposé au creux d’un rocher : c’est le vendredi saint.
Une journée longue et atroce relatée par saint Jean qui finit par la dispersion.
UN CHOIX !
Un choix se fait entre ceux qui l’ont rejeté et ceux qui l’ont accueilli ! Une journée pour se départager dans un double mouvement : celui du rejet et celui de l’accueil. Rejet jusqu’au choix de mort et de la mort en croix et accueil jusqu’au dépôt sur les genoux de
Marie et dans la tombe !
UN PEUPLE NOUVEAU
Le Roi des rois est rejeté par son peuple et un peuple nouveau se forme autour de lui. Le peuple de tous ceux qui ont été séduits par sa parole et qui ont fait le chemin de la croix pour l’accompagner jusque dans sa mort. Nous retrouvons volontiers la Vierge Marie, celle qui vient de perdre son Fils. Jean à qui Jésus venait de confier sa mère Marie, mèr euniverselle, mère de Jean, de chacun de nous et de tous ceux qui tendent de s’unir à son Fils.
UN INUTILE TOMBEAU
Joseph d’Arimathie s’engage dans ce nouveau peuple aux côtés des pauvres de Yahvé qui attendaient l’avènement du règne de Dieu : Siméon et Anne, les deux justes qui avaient accueilli Jésus dans leurs bras lorsqu’il était petit. Ce Joseph, qui fit les démarches
pour avoir le corps de Jésus, lui achète le linceul et lui cède son tombeau.
C’était le sabbat, le repos de Dieu et des hommes. Pour cette raison, les rites sont écourtés, mais l’amour n’en finit pas, et la nuit a dû surprendre le défilé des pleureuses s’acheminant au tombeau à la lueur des torches.
LA TERRE SE TAIT !
Le Sabbat est déjà commencé. Le Grand Sabbat. Le jour s’est éteint. La terre s’es tue. Tout sommeille et attend. Le corps de Jésus lui aussi se repose Mais son esprit descend aux lieux inférieurs, pour y apporter la victoire. Ce jour, le voile du Temple se déchira,
mettant à nu le Saint des Saints. Le Temple n’est plus là. Le Sabbat n’est plus dans le Sabbat. La Pâque n’est plus dans la Pâque. Tout est ailleurs. Tout est ici, autour de ce corps qui sommeille dans un tombeau. Tout est attente, tout est maintenant à venir. « Si le grain
de blé tombé en terre ne meurt pas il reste seul » avait-il dit.
L’ÉGLISE
L’Eglise, l’épouse de Jésus, germe et prend naissance. Près du tombeau, l’Eglise prend corps. L’amour ne faiblit pas, l’amour ne désespère pas. Il peut tout. Il espère tout. Joseph d’Arimathie roula une grande pierre à l’entrée du tombeau, avant de s’en aller,
Marie-Madeleine et l’autre Marie demeuraient là, assises en face du tombeau dans l’amour, la prière et l’espérance, comme nous ce soir.
C’est dans ce grand silence du vendredi saint que nous sommes invités à attendre dans l’Amour avec l’Eglise toute entière en prière.