« Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance ! ».
« Je suis la porte, si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ».
Voici les paroles qui nous sont dites aujourd’hui par Jésus. Que dire des « portes » qui nous sont données pour nous permettre d’accéder à la vie de Jésus ? En ce dimanche du bon pasteur, je vous propose de réfléchir sur le thème de l’appel.
« Avoir la vie en abondance »
Lorsque des fiancés viennent trouver un prêtre en lui disant : « Nous voulons passer par l’Eglise, sans cela, nous ne serions pas vraiment mariés » ! C’est le signe qu’ils désirent qu’un Amour infini fonde à jamais leur union. Ils voient dans le prêtre, le témoin et le signe de cet engagement.
Lorsque des parents présentent au prêtre leur enfant pour être baptisé, en disant : « Nous y tenons au cas où il lui arriverait quelque chose », C’est le signe que ces parents tiennent à ce que leur enfant puisse vivre au-delà de la vie. Au nom de Jésus Christ, le prêtre va ouvrir à cet enfant la porte d’une relation avec Dieu !
Et quand des personnes éprouvées viennent demander une sépulture pour leur défunt que demandent-ils ? Ils souhaitent que le prêtre soit le témoin de la victoire du Christ sur la mort.
Notons qu’actuellement, ces services d’Eglise sont aussi assurés par des laïcs, par certains d’entre vous qui se sont déjà engagés dans ces domaines : préparation au mariage, au baptême, accompagnement des familles en deuil… et il est heureux que les personnes en demande de ces sacrements comprennent que l’Eglise est constituée dans sa diversité de laïcs, de diacres et de prêtres.
Oui, beaucoup de nos contemporains recherchent plus ou moins confusément une lumière
intérieure et une énergie nouvelle pour faire face aux bouleversements de la vie et prendre part aux
combats pour un monde meilleur. En s’adressant à l’Eglise ils pressentent qu’elle peut les aider à
découvrir le sens des valeurs auxquelles ils tiennent. Nous désirons tous une vie en abondance.
Des hommes et des femmes pour la mission
Les prêtres qui sont au service de nos contemporains restent des hommes, issus de familles comme les vôtres. Ils sont des hommes limités, comme chacun d’entre vous ! Si vous les trouvez pauvres de science, de foi ou d’amour, au lieu de les critiquer, aidez-les et priez pour qu’ils deviennent meilleurs. Priez pour qu’ils aient des successeurs ! Priez aussi pour que de nombreux fidèles se mettent au service de l’Evangile, selon leur vocation propre. Priez pour l’Eglise afin qu’elle continue sa mission d’annonce de l’Evangile au monde.
L’Eglise est le peuple des croyants rassemblés dans la diversité des ministères. L’amour gratuit de Jésus Christ pour son peuple a besoin de témoins, qui, par leur vie et leur parole, soient l’écho fidèle de son message de vie, de vie en abondance. Ces témoins, ce sont vous les fidèles, qui côtoyez tous les jours des personnes loin de l’Eglise, et ce sont aussi les consacrés, qui se sont mis au service de tous.
Notre Eglise a besoin de femmes et d’hommes qui s’offrent tout entier. Elle a besoin de rassembleurs qui suscitent et authentifient ces communautés qu’ensemble nous formons, pour drainer la vie de foi, jusque dans les villages, les quartiers, les écoles, les entreprises. Elle a besoin d’hommes libres qui rendent présent le sacrifice de Jésus, source de vie intarissable jaillie au matin de la Résurrection pour le salut du monde. Il revient à chacun de nous d’en porter le souci.
Notre souci pour les vocations
Il y a deux mille ans, Jésus a demandé ce service à des artisans pécheurs, à un inspecteur des
impôts, à d'autres encore. Ils ont tout laissé pour Le suivre. Aujourd’hui Il continue de demander des
services de même nature à des hommes, des femmes. Pourquoi des jeunes ne répondent-ils pas ?
Pourquoi tant d’hésitations ? Pourquoi des parents chrétiens hésitent-ils que leur fille devienne
religieuse, que leur fils entre au séminaire ?
Ce dimanche nous donne de réfléchir sur l’appel à une vie consacrée dans l’Eglise. Une réflexion dans la confiance, sans peur, sans se dérober ! Peut-être que la disette des vocations aujourd’hui est un signe de Dieu. L’Eglise a besoin de chacun d’entre nous ! L’Eglise est constituée d’évêques, de prêtres, de diacres, de religieux et de religieuses, et aussi de chacun de nous qui sommes ici présents ce matin ! S’il est certain que le visage de l’Eglise tel que nous l’avons connu hier est en train de disparaitre, soyons sûr qu’un autre est en train de naitre. Un surcroit de foi, d’amour et d’espérance dans nos familles permettra à nos communautés de traverser l’hiver pour un nouveau printemps. A la suite du Pape François, devenons des disciples-missionnaires ! Prions sans cesse le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à son champ. Prions pour les hommes et les femmes de
ce monde, pour qu’ils reçoivent le message d’amour de l’Evangile, et « pour que tous aient la vie en abondance ». Amen.
Jean-Marie Ouédraogo